SQOOL, la tablette numérique française qui s’invite dans les classes

par Mélinda DAVAN-SOULAS
Publié le 1 juin 2017 à 19h20
SQOOL, la tablette numérique française qui s’invite dans les classes

APPRENTISSAGES – L’éducation des petits Français a pris un virage numérique depuis 2015 et le lancement du Plan numérique pour l’Education. Une aubaine pour la startup tricolore UNOWHY, qui a pris le sujet à bras-le-corps bien avant en investissant les classes avec sa tablette tactile SQOOL. L'entreprise hexagonale sera à découvrir lors du prochain salon des innovations Viva Technology (15-17 juin à Paris Expo).

Lancé en mai 2015 par François Hollande, le Plan numérique pour l’éducation (PNE) s’est donné pour mission, notamment, d’équiper la totalité des 12 millions d’élèves en France en tablette numérique afin de les aider à "être acteur du monde de demain". Si Apple fut l'un des tout premiers à prendre le projet à bras-le-corps en distribuant des iPad dans de nombreux établissements français, il aperçoit désormais dans son rétroviseur un petit Français au grand appétit : UNOWHY.

Car la tablette tactile, UNOWHY connaît bien. La startup fut même la toute première à en lancer une fin 2009, bien avant que l’iPad ne débarque l’année suivante. Elle s’appelait alors QOOQ et proposait des recettes de cuisine très détaillées et illustrées en vidéo. Même la célèbre présentatrice américaine Oprah Winfrey en avait vanté les mérites dans son talk-show. Mais désormais, le nouveau cheval de bataille, c’est l’éducation numérique. Et pour cela, UNOWHY a mis au point SQOOL, une solution tout-en-un : un écosystème numérique dédié à l’éducation qui associe une tablette tactile, une interface et des ressources pédagogiques.

Melinda DAVAN-SOULAS

Les fondateurs d'UNOWHY (de gauche à droite) : Jean-Yves Hepp, Guillaume Hepp et Bertrand Caillaud.

8.500 élèves pour tester la tablette dès 2012

"J’ai très vite vu senti que ça allait devenir les outils majeurs de transmission des savoirs, explique son président-fondateur Jean-Yves Hepp à LCI. Ma mère était professeur. J’ai des enfants, je les vois utiliser smartphones et tablettes. Je me suis dit que c’était la prochaine révolution de l’école." Dès septembre 2012, la Saône-et-Loire sert de premier "laboratoire" à UNOWHY, épaulé par les éditions Editis (Nathan, Bordas, Le Robert) pour concocter les programmes. Quelque 350 enseignants, 8.500 enfants et leurs parents participent à l'aventure. "L’environnement idéal car tout le monde voulait 'inventer ensemble'", se félicite encore le patron de SQOOL.

Pour sa tablette, l’entreprise française a voulu concevoir quelque chose de différents de ses concurrents Apple, Lenovo ou encore HP, qui proposent "une tablette grand public que vous pourriez avoir chez vous, mais adaptée à l’école", juge-t-on côté français. Alors que celle d'UNOWHY "est une tablette pensée par les enseignants et les élèves, pour les enseignants et les élèves", martèle Jean-Yves Hepp. Au niveau du design tout d’abord, elle a été conçue pour être prise en main par des enfants. Elle résiste aux chocs, à l’eau et aux divers usages un peu brutaux que l’on peut rencontrer à l’école.

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Côté contenu, chaque tablette (qui tourne sous Android ou Windows 10 Pro) permet un apprentissage interactif. Elle contient des sélections d’applis utiles, choisies par l’enseignant, un tableau de bord avec des messages, les leçons, un accès à internet, ainsi que différents contenus qui pourront être utilisés (vidéos, texte, images, documents web…). L’enseignant peut lui préparer son cours en assemblant différentes ressources comme il le faisait avant avec les habituels transparents ou polycopiés, l’envoyer vers les tablettes des élèves et superviser leur travail. "On a un enseignement beaucoup plus personnalisé, car le prof peut suivre chaque élève depuis sa tablette et intervenir, nous résume-t-on. Cela a recapté l’attention des enfants en classe. Avec des outils de leur temps, il sont plus attentifs, réactifs et plus impliqués. Pour les enseignants, c’est aussi une plus grande liberté pédagogique. Même les plus récalcitrants ont su apprivoiser l'outil."

Les données personnelles sécurisées dans des datacenters français

SQOOL a aussi pris d’autres engagements : ne pas partager les données personnelles des enfants comme des enseignants et les protéger au maximum. En lien avec le centre de traitement des données Wordline d’Atos, la tablette utilise un Cloud ultra-sécurisé dont les datacenters sont ainsi situés en France, à Seclin (Nord). Il faut dire que cela représente la bagatelle de quatre millions de connections simultanées potentielles. L’enseignant a aussi la main sur chaque tablette et peut à tout moment les bloquer ou débloquer, lister les sites et applications accessibles ou non.

UNOWHY estime ainsi avoir apporté sa pierre à l’édifice éducatif français. "On permet la pédagogie différenciée, c’est-à-dire la possibilité de maintenir tous les enfants dans la classe peu importe leur niveau, explique encore Jean-Yves Hepp. SQOOL permet d’ajuster la difficulté selon les capacités de chaque élève, sur un même exercice. Le numérique favorise le creuset social auquel aspire la République, le mieux vivre ensemble et évite de créer des séparations. C’est un bon signal !" Aujourd’hui, des dizaines de milliers d’élèves dans 22 départements profitent de la tablette tactile éducative. En Corrèze, la solution a même réussi à déloger Apple des collèges, où la marque était installée depuis cinq ans, et s’implantent progressivement en Ile-de-France, autre secteur où l’Américain était fortement impliqué.

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Pour aider encore davantage les établissements à basculer dans le tout-numérique, UNOWHY a conçu dans ses nouveaux locaux flambant neufs de Neuilly-sur-Seine une "Nouvelle Classe" (photo ci-dessus), une salle dédiée à l’éducation 2.0 avec de nombreux outils pour accueillir des classes : des tablettes bien sûr, mais aussi un tableau blanc interactif, des moyens pour apprendre le code même aux plus petits et différents outils technologiques (imprimante 3D, stylet, écran tactile, etc.). "Il ne faut pas créer des analphabètes du numérique. Plus tôt on apprend aux enfants à se servir du numérique, le code, mieux ce sera pour eux. Cela étend le champ des possibles, les capacités d’apprentissages", s’enthousiasme Jean-Yves Hepp qui voit aussi dans l’utilisation de ses nouvelles technologies un moyen d’aider l’enfant à s’épanouir et à trouver sa voie. "Une garantie d’équilibre" pour la société 2.0 de demain.

UNOWHY est à découvrir sur le Lab de TF1 lors du salon VivaTech 2017, du 15 au 17 juin au Hall 1 de Paris Expo, porte de Versailles à Paris.


Mélinda DAVAN-SOULAS

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