Jean-Yves Hepp : des avantages de l'enseignement numérique

Les technologies de l'éducation sont une réponse à la fermeture des écoles. Quels sont leurs bienfaits et leurs limites ? Interview.

Par

«  C’est une chance que le numérique, parce qu’il s’affranchit des murs de l’école, soit en mesure d’assurer la continuité pédagogique en cette période de confinement », déclare Jean-Yves Hepp 
«  C’est une chance que le numérique, parce qu’il s’affranchit des murs de l’école, soit en mesure d’assurer la continuité pédagogique en cette période de confinement », déclare Jean-Yves Hepp  © ULRICH PERREY / DPA / dpa Picture-Alliance/AFP

Temps de lecture : 2 min

Depuis la fermeture de l'école, ce lundi 16 mars, pour lutter contre l'épidémie de coronavirus, le numérique est l'alternative privilégiée des professeurs pour assurer la « continuité pédagogique ». Jean-Yves Hepp est le fondateur de Sqool, une tablette aux contenus pédagogiques destinés aux professeurs et à leurs élèves, de la maternelle au lycée. Utilisée par 2 000 établissements publics, elle est aujourd'hui le premier outil d'EdTech (technologies de l'éducation) en France. L'entrepreneur, fils de professeur, explique au Point les bienfaits de l'apprentissage numérique, mais aussi quelles sont les précautions à observer.

Le point du soir

Tous les soirs à partir de 18h

Recevez l’information analysée et décryptée par la rédaction du Point.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Le Point : En quoi l'EdTech est-elle une alternative intéressante à l'école en présentiel ?

Jean-Yves Hepp : Le numérique, parce qu'il s'affranchit des murs de l'école, est en mesure d'assurer la continuité pédagogique en cette période de confinement. Sur Sqool, où l'enseignant transmet des cours et présentations qu'il aurait réalisés en classe, donne des devoirs et indique l'heure de « ramassage des copies », cette continuité opère dans des conditions quasi normales. Bien sûr, avec les plateformes numériques, l'élève n'est plus en contact direct avec son professeur, et c'est une perte. Mais ce dernier n'est plus dans une unité de lieu, il est dans trente lieux différents en même temps ! Alors, il peut favoriser ce que l'on appelle la « pédagogie différenciée », soit avoir une relation individualisée avec chacun de ses élèves. C'est le meilleur moyen, en cette période compliquée, de ne laisser aucun enfant au bord du chemin.

Lire aussi Coronavirus : école à distance, jour 1

Peut-on trouver d'autres bienfaits à ces nouvelles façons de faire classe ?

C'est, pour les élèves comme pour leurs professeurs, l'occasion de se familiariser avec de nouveaux outils numériques. Notre pays est en retard sur le numérique éducatif (comparativement à des pays comme la Finlande, la Chine ou le Japon). Et, si l'on observe un mouvement de fond en sa faveur, la crise que l'on traverse aujourd'hui pourrait en être un accélérateur. Rappelons que, pour l'heure, depuis leur domicile, tous les enfants français ne sont pas parfaitement équipés. C'est souvent – et d'autant plus en période de confinement – la bagarre pour accéder à l'ordinateur familial, que l'on se partage, en moyenne, à quatre !

Que répondez-vous aux parents qui craignent que leurs enfants, entre l'école et les loisirs, ne passent leur temps derrière un écran ?

Que l'écran pédagogique n'est qu'un outil, comme l'est un compas ou une calculette. Un outil sur lequel il n'est pas nécessaire d'avoir les yeux braqués, comme on ne les a pas, non plus, sur un manuel. Quant aux loisirs, en temps normal, les jeunes Français passent en moyenne quatre heures par jour devant leur smartphone et trois heures devant la télévision. Les parents étant à la maison, cette période peut être l'occasion de discuter de l'usage des écrans au sein du foyer, de réorganiser le temps alloué à Netflix, Snapchat et aux outils pédagogiques, et pourquoi pas rapprocher les familles !

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation

Commentaires (2)

  • Yuropp

    Une fois de plus, les technocrates qui décident de "ce qui est bon pour nous" se sont plantés. Ils rêvaient de 2 lignes téléphoniques par foyer (dont un pour le fax), puis du rnis : adsl a tout balayé, y compris leurs factures indécentes… (et il y a un fax dans la box, mais personne ne s'en sert).

    Maintenant, ils rêvent de nous imposer des "systèmes multi-média" centrés autour d'un énorme écran plat, avec un peu de WiFi pour les tablettes, plus un "sous-wifi" pour piloter le frigo et le chauffage (sous le contrôle d'enedis…) : en pratique, l'avenir est au réseau ethernet 10GbaseT dans chaque pièce, avec du câble cat 6a ou 7 (et non ce "grade 3" si franco-français, pour faire pour très cher avec des normes fermées ce qu'un coax fait très bien). Et énédis n'aura rien à faire dans mon frigo.

    Tout ça parce que la salle de classe, une fois le plis pris "après confinement", risque fort de n'avoir qu'un usage occasionnel…

  • billythekick

    Voir non pas ce qui est négatif mais ce qui peut émerger de positif et de dynamique dans cette crise et la resistance qu’elle peut reveler est sans doute le principe majeur qui inspire cet article. Puisse-t-il inspirer nos commentateurs et medias de toute sorte, encore trop attirés par la critique negative et la polémique sterile.